L'Ukraine importe des armes et des munitions de vendeurs tiers à des prix massivement gonflés pour éviter les interdictions commerciales

Un récent article paru dans Defense One explore la quête désespérée d'armes et de munitions de tiers menée par l'Ukraine dans un contexte de conflits en cours. Kiev a eu du mal à acheter des armes et des munitions pour poursuivre sa résistance à l'occupation russe, rencontrant des difficultés particulières pour acheter des munitions de conception russe dans les régions d'Europe de l'Est échappant à l'influence de la Russie.

Les difficultés de l'Ukraine à se procurer des armes et des munitions sont dues en grande partie à l'interdiction très controversée de la Suisse d'expédier des armes et des munitions à l'une ou l'autre des parties au conflit russo-ukrainien dans un souci d'impartialité. Cela inclut non seulement les ventes directes depuis la Suisse, mais aussi les ventes d'armes suisses à des tiers. Une récente tentative de l'Allemagne de vendre des munitions fabriquées en Suisse à l'Ukraine a été stoppée par cet embargo, bien que plusieurs tiers polonais semblent l'avoir fait de toute façon.

L'Ukraine a fait pression sur les autorités suisses pour qu'elles mettent fin à l'interdiction, le président Zelenskyy ayant déclaré à plusieurs reprises que les munitions suisses étaient essentielles à la lutte de l'Ukraine pour rester une nation autonome. Certains membres du Parlement suisse ont commencé à soutenir le plaidoyer de Zelenskyy, la chambre haute votant en faveur de l'abrogation de l'interdiction. Cependant, la chambre basse suisse semble avoir voté à plusieurs reprises contre la levée de l'interdiction, d'abord en juin, puis de nouveau en septembre de cette année.

Les dossiers d'ImportGenius indiquent que l'Ukraine importe toujours de grandes quantités de munitions belges et américaines directement, les deux pays étant heureux de soutenir les efforts ukrainiens.

Des armes bulgares sont également introduites en Ukraine malgré la position politique officielle du pays en faveur de la Russie. La Bulgarie est l'un des plus grands fabricants d'équipements militaires de conception russe en dehors de la Fédération de Russie et, bien que le pays n'ait pas fait de commerce direct avec l'Ukraine, les autorités n'ont fait aucun commentaire sur l'achat de munitions bulgares d'une valeur de plus de 90 millions de dollars par l'intermédiaire de tiers en Pologne.

Ces achats massifs sont supérieurs à l'aide militaire reçue par l'Ukraine des États-Unis et de ses alliés, qui s'élève à plus de 200 millions de dollars américains rien qu'au cours du dernier exercice financier.

L'achat de biens auprès de tiers a fait des ravages sur le Trésor ukrainien, les prix publiés par les vendeurs polonais d'armes bulgares indiquant des prix jusqu'à trois fois supérieurs à ceux que la Russie paie pour les mêmes munitions directement auprès des fabricants bulgares. Il n'est donc pas surprenant que les autorités ukrainiennes cherchent désespérément à mettre fin à ces interdictions.

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